Navalny-Poutine, un pseudo bras de fer inventé par les médias

Navalny a une indéniable qualité : le sens de la mise en scène. Ce blogueur professionnel a réussi à devenir l’opposant le plus médiatique de Vladimir Poutine, mais certainement pas le plus crédible.

Porté par les médias américains et européens, ses spectaculaires initiatives n’ont, disons-le clairement, aucune chance de menacer le pouvoir russe actuel. C’est ce qu’on appelle une construction médiatique. En effet l’unanimité des voix occidentales ne sauraient cacher la popularité marginale de Navalny dans son propre pays.

Les prétendues grandes manifestations pro-Navalny à Moscou ou dans les grandes villes russes n’ont en réalité rassemblé que quelques dizaines de milliers de personnes, bien moins que les gilets jaunes de la première époque à Paris, avant que celles-ci ne soient récupérées par l’extrême-gauche, avec l’active complicité du pouvoir macronien. Leur répression ne fut guère plus sévère que chez nous (en tout cas moins de manifestants en sont revenus avec un œil en moins) et les milliers de gardes à vue qui ont suivi correspondent aux critères habituels des manifestations non autorisées.

Le plus intéressant dans cette histoire qui ne menace nullement Poutine, est la lucidité de nos mêmes médias sur l’absence d’alternative crédible que constitue Navalny.

Même le journal Le Monde (la bonne conscience de gauche) qui exhale sa haine en évoquant dans son édition du 27 janvier « le ricanement du poutinisme vieillissant » reconnait que « les capitales occidentales ne doivent pas considérer l’opposant comme alternative éventuelle à Vladimir Poutine. » On se demande d’ailleurs pourquoi, mais on le saura une autre fois. Le Figaro (la bonne conscience de droite), confirme cette analyse le 28 janvier : « l’opposant empoisonné a vu croître sa notoriété, sans incarner une alternative crédible à ce stade ». On ne sait pas à quel stade il le deviendra mais patience. Le journal semble toutefois un peu dérouté par son champion dont il reconnait que « le positionnement et la vision politiques ne sont pas toujours clairs ». Fichtre ! C’était bien la peine.

Certes, Navalny a été victime d’une tentative d’empoisonnement. Mais rien ne vient accréditer la thèse d’un ordre du Kremlin, dont on ne voit pas bien l’intérêt dans l’affaire. Le poison utilisé est russe mais il est disponible dans tout le pays sans la moindre difficulté. Le spécialiste Eric Dénécé, du Centre français de recherche sur le renseignement, l’a récemment rappelé dans un entretien à TV5 Monde.

Et puis si le Kremlin avait donné l’ordre, pourquoi a-t-il laissé un avion médical financé par ses amis emmener Navalny en Allemagne pour se faire soigner ? L’incohérence est totale.

Tout cela sent bon la manipulation, arme de guerre redoutable qui a fait ses preuves pour tenter (et souvent réussir) des opérations de déstabilisation. On l’a vu au Kosovo, en Irak et plus récemment en Syrie. Dans ce conflit récent, il était très intéressant d’observer que les attaques chimiques imputées à l’armée syrienne se produisaient alors qu’elle était en passe de remporter une importante victoire.

De la même façon, on peut observer que le bras de fer américano-russe autour du très important gazoduc Nord Stream 2, est en phase active puisqu’il est presque achevé et que ses travaux, interrompus suite aux menaces américaines contre les entreprises européennes qui y travaillent, viennent de reprendre.

Cerise sur le gâteau : la France, invoquant l’affaire Navalny, vient de demander à l’Allemagne de renoncer à Nord Stream 2.

AMÉRIQUE ARTICLES ASIE CHINE INDE RUSSIE

Trump punit l’Inde, alors Modi va se promener en Chine

Donald Trump a parfois de drôles d’idées. Depuis des décennies, les Etats-Unis tentent un rapprochement avec l’Inde. Ce n’était pas chose aisée car l’Inde fut longtemps un partenaire très proche de l’Union soviétique, même s’il n’en partageait guère l’idéologie marxiste. Mais les contraintes géopolitiques ne lui laissaient guère le choix puisque l’Amérique préférait voguer en […]

Read More
Fresque sur un mur de l’ambassade des États-Unis à Téhéran
AMÉRIQUE ARTICLES MOYEN ET PROCHE-ORIENT RUSSIE

L’Iran, entre nationalisme et islamisme

               L’Iran est une grande puissance contrariée. Contrariée surtout par elle-même. Oscillant entre un nationalisme fier et un attachement majoritaire à l’islam chiite, elle a subi, bien malgré elle, des formes de régime qui ne correspondaient pas à la volonté du peuple perse.                 Après le règne des Kadjars, qui prit fin en 1906 sur […]

Read More
RUSSIE

Vladimir Poutine, 25 ans de pouvoir et de popularité

Les oligarques russes sont parfois étranges. Ils ont favorisé l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir pensant le manœuvrer à leur guise pour continuer à piller la Russie. En commettant une telle erreur de jugement sur la personnalité d’un homme, ils ont directement mis fin à leur toute puissance, à la grande satisfaction du peuple russe. […]

Read More