Damas, la capitale de la Syrie, est une des plus vieilles villes du monde. Déjà habitée du temps des Babyloniens ou des Assyriens, elle régna longtemps sur d’immenses territoires. Les Hittites, les Perses, les Romains, les Byzantins s’y succédèrent puis les Arabes et l’islam s’implantèrent au VIe siècle. Damas régna alors sur un immense empire qui s’étendait jusqu’en Espagne et en Asie centrale et qu’on appelait la dynastie des Omeyades.
Mais dès le VIIIe siècle, le califat de Bagdad supplanta Damas. Ce fut la période de l’Empire abasside auquel succéda le règne des Mamelouks, venus d’Égypte, au XIIIe siècle. Les Ottomans chassèrent ensuite les Mamelouks et la Syrie subit leur joug de 1516 à 1918.
Un riche patrimoine chrétien
Cette histoire mouvementée, et d’une richesse rare, ont fait de la Syrie un joyau. En son sein, il faut réserver une place toute particulière au patrimoine chrétien. De Saint Siméon le Stylite à Saint Jean Damascène, de grands saints ont façonné l’histoire de ce pays. Les somptueux vestiges de la basilique St Siméon ont longtemps été un but de voyage, mais elle est aujourd’hui hélas en zone islamiste et a été très endommagée.
Des ruines ont été réhabilitées avec goût, comme celles du monastère de Mar Moussa, posé dans un superbe paysage de roches et de montagnes. De charmantes églises sont présentes dans toutes les villes, comme celle de l’Église de la Ceinture de la Vierge à Homs, relique apportée par l’apôtre Saint Thomas, évangélisateur de la région.
N’oublions pas les châteaux des croisades, et surtout le plus beau de tout l’Orient : le Crac des chevaliers. C’est une grande émotion de visiter le témoin indestructible de cette magnifique et tragique épopée.
Le mandat français
Malgré cette richesse, la Syrie dut attendre longtemps pour pouvoir reprendre en main son destin. Cela aurait pu avoir lieu à la fin de la première guerre mondiale à la faveur de l’effondrement de l’Empire ottoman. Mais la France et la Grande-Bretagne s’étaient entendues en secret et deux diplomates devenus célèbres, Sykes et Picot, tracèrent sur une carte les nouvelles frontières permettant à leurs deux pays de dominer la région.
Ces « lignes dans le sable » sont, pour l’essentiel, les frontières actuelles de la Syrie, du Liban, de l’Irak, de la Jordanie et de la Palestine devenue ensuite Israël. Selon le plan franco-britannique la Syrie et le Liban passaient sous domination française, l’Irak et la Jordanie sous domination anglaise tandis que la Palestine devait bénéficier d’un statut international en raison de la présence des Lieux Saints.
Les Syriens conçurent une grande amertume de ce partage qui réduisit leur traditionnelle zone d’influence qui s’étendait plus au nord, jusqu’aux Monts du Taurus et plus au sud, vers le Hedjaz, dans l’Arabie Saoudite actuelle, et le Sinaï. De plus, cette grande Syrie rêvée devait englober le Liban. C’était d’ailleurs ainsi que les Ottomans avaient organisé les divisions administratives de la région.
Il est vrai que ces frontières très coloniales, et au fond artificielles, ne prirent en compte ni les réalités géographiques ni les aspirations des populations qui ne furent bien sûr jamais consultées. D’ailleurs lorsque les terroristes de Daech établirent leur « califat », ils abolirent symboliquement la frontière syro-irakienne et auraient fait bien d’avantage s’ils avaient pu.
Mais, au-delà de ces frontières discutables, le rôle de la France en Syrie avait une logique historique. Rappelons que les massacres des chrétiens de Damas en 1860, perpétués par les Druzes à l’instigation des Turcs, entraînèrent l’intervention de l’armée française décidée par Napoléon III. C’est à compter de ce jour que la France fut officiellement considérée comme la protectrice des chrétiens d’Orient.
Un fort courant nationaliste arabe rejeta d’emblée le « mandat français » sur la Syrie et le Liban. Le prince Fayçal, de la famille des Achémites, avait été pressenti par les Anglais pour devenir roi d’un grand royaume arabe. Il fit une entrée triomphale à Damas et régna quelques semaines en 1920. Les Français ne se sentirent pas liés par les promesses anglaises, envoyèrent l’armée et chassèrent Fayçal qui deviendra tout de même le premier roi d’Irak.
Les années d’entre-deux guerres furent tumultueuses pour le mandat français. A la suite d’une révolte druze, les Français bombardèrent même Damas en 1925, ce qui ne fit que creuser le fossé avec les Syriens.
L’affaire du Sandjak d’Alexandrette
Ce fossé s’élargira encore avec la scandaleuse affaire du Sandjak d’Alexandrette. De nombreux Turcs vivaient dans cette région du nord-ouest de la Syrie. Ils étaient toutefois minoritaires, environ 70 000 sur 200 000 habitants. Mais la Turquie prétendit le contraire et exigea la cession de ce territoire. Elle refusa les propositions françaises de recensement et, progressivement, installa, de gré ou force, des ressortissants turcs pour faire basculer la démographie. Les Syriens protestèrent en vain et le gouvernement du Front populaire, désireux de s’attirer les bonnes grâces turques à l’orée de la guerre mondiale devenue inévitable, laissa faire. Un traité d’amitié fut signé en 1938 entre la France et la Turquie. Le lendemain, les troupes turques pénétrèrent dans le sandjak. Des élections furent organisées et gagnées de justesse par les Turcs.
Aussitôt, la nouvelle assemblée vota le rattachement du Sandjak d’Alexandrette à la Turquie. Il devint la province d’Hatay. Les forces françaises quittèrent le territoire, accompagnés des habitants arabes et arméniens qui ne voulaient pas tomber sous le joug turc. L’indignation fut grande en Syrie mais aussi chez les catholiques français : dans ce sandjak se situe en effet Antioche, un des berceaux de la chrétienté. Elle s’appelle aujourd’hui Antakya.
Voilà comment Antioche est devenue turque et comment la France s’est déshonorée.
Vers l’indépendance
C’est la seconde guerre mondiale qui entraîna le basculement vers l’indépendance. En mai 1941, les troupes gaullistes commandés par le général Catroux attaquèrent les forces de Vichy stationnées en Syrie et commandées par le général Dentz. Les combats furent sanglants et les gaullistes l’emportèrent grâce à l’aide des Britanniques.
L’euphorie fut de courte durée. Les manifestations se multiplièrent à Damas, comme à Beyrouth d’ailleurs, pour exiger l’indépendance. Les Français bombardèrent la ville une nouvelle fois mais durent finalement céder et évacuèrent leurs troupes. Le dernier soldat français quitta la Syrie en avril 1946.
Une ère nouvelle commença donc pour ce pays au passé si riche. Elle fut caractérisée par une instabilité chronique, ponctuée de putsch militaires, jusqu’à l’émergence du parti Baas qui va méthodiquement préparer son accession au pouvoir.
Ce parti, dont le nom signifie « Renaissance », se réclame d’une doctrine mêlant socialisme, arabisme et laïcité, mais sans rejeter l’islam. Il fut fondé par un chrétien de religion grec-orthodoxe, Michel Aflak, et un musulman sunnite, Salah Bitar. Les deux hommes s’étaient connus à la Sorbonne, à Paris. Ils s’inspirèrent des travaux d’un troisième homme, l’alaouite Zaki Arsouzi. Le fait qu’il soit alaouite est d’importance car, jusqu’à présent, cette communauté vivait totalement en marge de la société syrienne. Pauvres, peu éduqués, les tenants de cette étrange et très secrète déviance de l’islam chiite, qui ne dédaignent pas de partager un verre de vin avec les chrétiens le jour de Pâques, étaient méprisés et systématiquement persécutés par les sunnites. Pour ces derniers, il est pire d’être un hérétique alaouite qu’un chrétien. Pendant la guerre qui vient de ravager le pays, les Alaouites étaient systématiquement massacrés par les islamistes.
En attendant la prise du pouvoir par le parti Baas, la Syrie fut confrontée au dilemme de la guerre froide. Dans un premier temps elle ne souhaita pas choisir entre le bloc occidental et le bloc soviétique. Mais les évènements allèrent l’y contraindre. Par le pacte de Bagdad de 1955, les Britanniques s’allièrent avec les Irakiens et les Turcs, introduisant la guerre froide au Proche-Orient. De plus les Américains refusèrent au même moment de financer le barrage d’Assouan promis à l’Egyptien Nasser. Ce dernier riposta en nationalisant le canal entraînant l’expédition de Suez menée par les Français, les Anglais et les Israéliens.
Les Soviétiques prirent la place des Américains en Égypte et la Syrie, très liée à l’Égypte, se rangea dès lors dans le camp soviétique. Le prestige de Nasser était alors à son zénith dans le monde arabe. Cherchant à renforcer leur sécurité, la Syrie et l’Égypte décidèrent de fusionner en 1958 au sein d’un nouveau pays : La République Arabe Unie.
Mais la puissance égyptienne et la personnalité écrasante de Nasser entraînèrent l’échec de ce mariage hors du commun. L’armée syrienne, en particulier fut humiliée. En 1961, des officiers déclenchèrent un coup d’État et rendirent sa liberté à la Syrie. D’autres putsch suivirent et celui de 1963 porta le parti Baas au pouvoir. En 1966, les durs du parti Baas, qui seront désavoués par les fondateurs, s’imposèrent et Hafez el-Assad devint ministre de la Défense tout en restant chef de l’aviation. Il transforma méthodiquement l’armée pour en faire son instrument : l’heure des Assad avait sonné.
Le temps des Assad
Hafez el-Assad est alaouite. Si pendant des siècles, cette communauté vécut recluse dans les montagnes du djebel Ansarieh, le mandat français leur permit de sortir enfin et de peupler le littoral. Dans le découpage administratif de la Syrie, les Français établirent un pays alaouite dont le cœur était la ville de Lattaquié. L’armée et le parti Baas furent le réceptacle de l’ascension fulgurante des alaouites au sein desquels Assad devint progressivement le maître.
En 1970, il déclencha un ultime coup d’État et se fit élire président de la République l’année suivante.
D’une grande intelligence, Assad avait su manœuvrer avec habileté entre les différentes factions alaouites et sunnites. A compter de son arrivée au pouvoir, il ne le lâcha plus et déploya une énergie constante à renforcer l’appareil sécuritaire du pays avec l’aide de quelques fidèles.
Son obsession à l’extérieur fut de récupérer le plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre des 6 jours en 1967. La guerre du Kippour, déclenchée en 1973 comportait notamment cet objectif. Malgré la nouvelle défaite syrienne qui s’ensuivit, l’aura d’Assad ne décrut pas en Syrie car l’armée syrienne s’était bien comportée. L’Égypte avait clairement lâché la Syrie et ce fut une des causes essentielles de l’échec militaire arabe.
Assad dut renoncer au Golan.
La guerre contre les frères musulmans
Mais progressivement, un redoutable ennemi intérieur commença à se faire menaçant : les Frères musulmans.
Tout au long des années 70, leur montée en puissance passa relativement inaperçu même s’ils avaient demandé, en vain, que l’islam devienne constitutionnellement la religion de la Syrie. Leur irruption sanglante dans la vie du pays date de 1979. Le 16 juin un officier instructeur sunnite, avec l’aide de frères musulmans, ouvrit le feu sur une promotion d’élèves officiers : il y eut 83 morts, tous alaouites.
Cet attentat sans précédent plongea le pays dans la stupeur et bientôt dans une violence continue. Attentats et représailles se succédèrent sans cesse. Des officiers, des cadres du régime furent assassinés. Le point d’orgue fut la révolte de la ville d’Hama très majoritairement sunnite. Des meneurs, membres des Frères musulmans, appelèrent à la révolte et assassinèrent de nombreux cadres du parti Baas ainsi que des officiers et des soldats. Du haut des minarets, tous les imams relayaient les mots d’ordre.
Assad n’hésita pas et employa la manière forte : 15 000 hommes des troupes d’élite reconquirent la ville et une répression impitoyable s’ensuivit. On ne sut jamais combien de morts elle provoqua mais sans doute au moins 20 000. On prête ce mot à Assad à l’issue de la bataille : « nous sommes tranquilles pour 30 ans ».
Et en effet il faudra attendre la guerre de 2011 pour revoir des islamistes prendre les armes.
En 2000, Hafez el-Assad mourut et son fils Bachar lui succéda. Ce n’était pas le premier choix mais Bassel le fils aîné était mort dans un accident de voiture. Bachar qui suivait des études d’ophtalmologie à Londres dut rentrer et apprendre le métier de chef d’Etat.
Très vite le nouveau président eut à affronter une grave crise au Liban. La Syrie avait très activement participé à la guerre du Liban (1975-1990). Tout d’abord en combattant les Palestiniens puis les chrétiens. L’indépendance du Liban n’a jamais été accepté par son puissant voisin qui rêvait de créer la « grande Syrie ».
L’assassinat en 2005 à Beyrouth de l’ancien premier ministre sunnite Rafic Hariri, cheville ouvrière de toutes les alliances, provoqua une onde de choc mondiale. La Syrie fut accusée et les occidentaux exigèrent le départ des troupes syriennes du Liban. Il semble plutôt que les Hezbollah chiite fût derrière l’attentat, mais, prudemment, Bachar obtempéra et le Liban put recouvrer sa souveraineté.
L’impitoyable guerre religieuse
La Syrie connut alors des difficultés économiques liées notamment à la baisse de la production de pétrole. Les campagnes s’appauvrirent, et c’est alors que survinrent les printemps arabes de 2011.
Partis spontanément de Tunisie, ces évènements furent exploités par les islamistes pour renverser des régimes hostiles à leur idéologie, comme en Égypte ou en Tunisie. Les révoltes furent noyées dans le sang en Algérie, en Arabie Saoudite ou à Bahreïn.
En Syrie, tout sembla calme jusqu’au mois de mars où une manifestation fut sévèrement réprimée à Deraa dans le sud du pays , faisant plusieurs dizaines de morts. Le gouverneur chargé du maintien de l’ordre fut aussitôt destitué par Assad mais le mal était fait et la contestation s’étendit dans tout le pays. Très vite, elle devient insurrectionnelle sous la houlette de l’ALS, composée de déserteurs sunnites, et surtout des islamistes. Ceux-ci étaient largement constitués par des frères musulmans, financés et armés par le Qatar mais d’autres groupes se formèrent, financés par les Saoudiens ou les Turcs. L’ALS ne parviendra finalement jamais à jouer un rôle majeur.
Les États-Unis et l’Europe prirent parti contre Assad et tentèrent de structurer une opposition en exil en Turquie. Les Américains avaient à portée de main leur vieux rêve : renverser ce régime trop proche de la Russie et de l’Iran et lui substituer un régime sunnite qui lui permettrait d’assoir une domination presque totale au Proche-Orient.
Un océan de désinformation submergea l’occident. Les islamistes furent qualifiés de « rebelles modérés », Assad était « l’homme qui tue son propre peuple », slogan puéril repris en boucle. En réalité c’est bien d’une guerre civile dont il s’agissait. Sunnites islamistes d’un côté, alaouites et sunnites favorables à Assad de l’autre.
Les chrétiens, quant à eux, n’eurent guère le choix. Une partie d’entre eux n’avait que peu d’affection pour le président mais les exactions qu’ils subirent de la part des islamistes auront vite raison des hésitations de certains. Plusieurs chrétiens furent assassinés parce que chrétiens. De nombreuses églises furent saccagées ou incendiées, des croix brûlées en public. Cette guerre civile fut aussi une guerre religieuse.
Le plus important groupe islamiste, le Front al-Nosra, connut en 2014 une scission qui fera date : les plus durs le quittèrent pour « restaurer le califat » et créèrent L’État islamique en Irak et au Levant, appelé aussi Daech en arabe. Ses dirigeants lancèrent un appel mondial au jihad international. Il reçut un écho considérable et, du monde entier, des dizaines de milliers de djihadistes affluèrent pour la guerre sainte contre « l’impie Assad ». Ils vinrent de Chine (les fameux Ouïghours), de Tchétchénie, de Bosnie, de Tunisie, de France, de Belgique… Plus de cent nationalités furent représentées.
L’armée syrienne reculait partout et sans l’aide de l’Iran et du Hezbollah libanais, elle eut probablement succombé. Mais vint un moment où cela ne suffit plus et la Russie se résolut à intervenir en septembre 2015. Son aviation et ses missiles précis firent la différence et les islamistes furent vaincus, ne conservant que la région nord-ouest d’Idleb où ils sont encore.
Les Turcs profitèrent de la situation pour envahir le nord de la Syrie afin d’en chasser les Kurdes, tandis que les Américains s’installèrent dans le nord-est pour protéger ces mêmes Kurdes et voler le pétrole et le gaz syriens. Parallèlement, ils construisirent une base dans le sud afin de surveiller les mouvements entre l’Iran et le sud du Liban. Tout cela en toute illégalité. Faut-il rappeler que les services secrets américains, français, anglais et allemands livrèrent des armes aux soi-disant « rebelles modérés » dont beaucoup se retrouvèrent entre les mains de Daech ! L’affaire fit grand bruit aux Etats-Unis (pas du tout en France) et Obama donna l’ordre à la CIA d’arrêter ses livraisons.
Cette guerre n’est pas encore terminée mais l’essentiel a été sauvé et les chrétiens ont pu reprendre une vie normale même si beaucoup hélas ont choisi l’exil.
Il faut souligner l’héroïsme de certains factions chrétiennes dans cette guerre qui fut impitoyable. Saluons en particulier les volontaires de Sqelbieh. Assiégée par les islamistes, cette petite ville largement chrétienne leva une armée de volontaires qui opposèrent une résistance farouche et finirent par l’emporter et repousser l’ennemi. Nous avons rencontré ces volontaires qui nous ont fièrement montré le chantier de l’église qu’ils étaient en train de construire. Ils l’ont baptisé Sainte Sophie afin de rappeler à tous que les chrétiens sont chez eux en Orient. Sur le mur d’enceinte, figurent les noms de tous les volontaires morts au combat. Il y en a beaucoup.
Aujourd’hui, les islamistes occupent la province d’Idleb sous la surveillance théorique des Turcs. Daech de son côté parvient encore à organiser des coups de main meurtriers dans le désert de Palmyre ou le long de l’Euphrate. Pour autant, ils ne peuvent plus gagner la guerre. D’autant que les Russes ont agrandi leur base navale de Tartous et construit une base aérienne non loin de là.
Mais si la Syrie a gagné, elle est en ruines. La reconstruction qui devrait avoir lieu nécessiterait une aide internationale mais les Américains veillent et écrasent le pays sous un terrible carcan de sanctions, leur grande spécialité. La Syrie est coupable car elle n’a pas voulu devenir islamiste. Et son alliance avec la Russie en fait un ennemi des occidentaux.
Alors la population s’appauvrit, les ruines demeurent et l’on a l’impression d’assister à une mort lente. Une rencontre avec Mgr Jeanbart nous rappelle à l’espérance. Patriarche grec-catholique d’Alep jusqu’en 2022, cet homme infatigable croit encore en la Syrie. Il a fait reconstruire ses bâtiments et son église grâce à de généreux donateurs et accueille la communauté chrétienne de cette ville-martyr. Miraculeusement rescapé du récent tremblement de terre, il est toujours là pour rappeler qu’un vrai chrétien ne renonce jamais.